Un imprimeur hors catégories à Cuisery

Voilà la suite de mes aventures sur la route du retour des Alpes. 

Je n’ai pas reçu de plaintes pour insomnies, j’en conclus que le «clifhanger» de la semaine dernière ne vous a pas empêché de dormir!

Comme à notre habitude et comme à l’aller, nous avons évité l’autoroute pour prendre les petites routes. Concernant les étapes, nous avions décidé que la ville ou le village qui tomberait sous le coup de midi serait le bon. C’est ainsi que nous nous sommes garés devant un petit coin coquet sur la place de Cuisery.

Comme nous avions besoin de faire un petit tour après avoir roulé plusieurs heures et que nous étions dans la Bresse, territoire méconnu, nous nous sommes dirigés vers une rue qui paraissait bien décorée.

Stupéfaction! nous venions d’atterrir dans la plus grande rue de libraires de France, je me frotte les yeux et je flashe le QR code. Je vous mets un lien ici pour attester de ma bonne foi.

Tout contents de tomber sur une rue aussi fameuse nous commençons à faire les badauds sur les stands de livres, mais une vitrine nous attire, je m’arrête devant des plumes à calligraphier, des carnets de papiers précieux. Mon compagnon entre, je lui emboite le pas et nous voilà déboulant en pleine conférence d’un monsieur, en tablier de cuir, qui nous fait signe de nous joindre aux trois personnes qui assistent à une démonstration d’impression à l’ancienne. 

Je n’ai pas pu m’empêcher de poser des questions et le typographe me répond, peu à peu j’en apprends plus sur lui et sur son parcours. Je reconnais en lui un pair, moi, simple graphiste, qui met en page je succède à ce monsieur qui a tout appris dans une école où on formait les typographes. Il en a imprimé des livres, avec les petites casses en fonte, avec les cales, sur des machines avant les rotatives numériques et Photoshop!

Jean Pelichet, sait tout sur le nombre d’Or, la mise en page, les corps de texte, l’interlignage, ma question portait sur les règles typographiques. Peu de gens savent qu’en plus de l’orthographe il y a ces fameuses règles qui comptent tant pour la ponctuation, les césures et les espaces.

Une espace, quelle notion merveilleuse, sur ce point j’avais un problème avec une apostrophe récalcitrante. Pourquoi mon apostrophe se colle-t-elle autant au mot suivant?

Il m’a expliqué que j’utilisais sans doute une police américaine, faite par un graphiste qui ne connait ni l’apostrophe ni les accents et que la fonte était mal faite. Ah! Adobe, grand Adobe, oui en effet tu n’es pas francophone et voilà le problème!

Nous avions faim et nous risquions de perdre l’opportunité de trouver couverts à Cuisery, mais il a fallu assister à l’impression de l’Épitre aux Hébreux, chapitre 11, versets 3 et 1.

Avant de partir; il pose pour sa plus belle photo réalisée par Philippe, et me tend une petite lettre de métal, un joli N qui n’existe pas dans mes logiciels!

Par chance, il restait deux parts de paëlla chez Marie.

Comblés par autant de nourritures intellectuelles que terrestres, nous sommes repartis vers Prémery plus riche au retour qu’à l’aller!
















Commentaires

Enregistrer un commentaire

Merci pour vos commentaires !

Posts les plus consultés de ce blog

Asnois, le village qui a une brocante dans le cœur

La butte aux orchidées

À la rencontre des potiers du Bazois

10 ans de Nièvre et un livre

Au chateau de Villars

En allant à Chaulgnes

Illustrer un livre