La belle pierre


Nous sommes loin d’avoir exploré tous les coins de la Nièvre. Parfois il nous vient aux oreilles quelques légendes et nous sommes tentés d’aller voir par nous même ce qu’il en est. Mon chéri me raconte qu’une demoiselle de la Chaume avait subi les outrages de trois diables dans le grand bois de Tressolles. Elle fut retrouvée à l’agonie près de la belle pierre vers la chapelle aujourd’hui disparue. Je n’étais pas rassurée, mais j’étais curieuse de voir à quoi ressemblait le manoir de la demoiselle de la Chaume. Je pouvais peut-être encore trouver quelques traces de la belle qui avait fini par trouver le salut grâce à la paix de cette forêt.
Nous nous sommes comme d’habitude embarqués avec de vagues indices. Pour le manoir ce fut assez facile, nous avions le nom du lieu près de Cervon. Le manoir est devenu une belle ferme où une bande de joyeux cochons sont venus nous faire un bel accueil. C’était plaisant à voir, et la vue sur le vallon ensoleillé était belle. 







Mais ensuite arrivé à Monliffé ce fut une autre paire de manche pour trouver le chemin de la belle pierre. Il y avait bien le nom de la rue, mais nous n’étions pas certains d’aller dans la bonne direction. Pas de plan, pas de panneau, pas une seule petite flèche avec le nom « la belle pierre » dessus. J’ai même sonné à trois ou quatre portes dans le village afin de questionner les habitants. Avaient-ils vu la pierre ? Avaient-ils entendu parler de la demoiselle ? Hélas personne au village et c’est en redoutant de voir la nuit tomber à notre retour que nous nous sommes engagés en suivant notre instinct… Surtout le mien à vrai dire, mon chéri ayant toujours envie de suivre le chemin qui va à gauche. 
Le chemin était au bout de la rue de la belle pierre, et il tournait sur la droite. On voyait des traces de peinture jaune indiquant un chemin de randonnée ici, cela me donnait confiance. Une dame croisée à l’entrée du bois nous a enfin confirmé que la pierre était vers la droite à l’entrée des sapins. Nous avons pressé le pas en guettant le soleil qui déjà se glissait derrière le coteau.









Enfin la pierre apparue au bout du chemin, je guettais l’esprit de la demoiselle et je ne vis que légende cachant le pire des cauchemars.
La pierre quant à elle a gardé tout son mystère, elle avait coûté bien des efforts à des bœufs, à des élus, mais elle ne parla pas. Je me suis dit qu’elle devait être un lieu de culte gaulois. En redescendant, nous avons trouvé un bois de houx, le soleil filait déjà vers l’Amérique. Sur le chemin les maisons semblaient chacune pleine de petites lumières prêtes à réunir les familles autour d’un bon repas. Un paysan venait sous la lune finir son travail dans les champs, j’ai pris en photo sa voiture sur la butte, je trouve toujours admirable une personne qui travaille dans la nature.








Le chemin devenait sombre, nous nous sommes pressés et j’imagine dans ma tête un plan sur un panneau. Cela serait pratique, pour que d’autres promeneurs profitent comme nous de cette légende et des émotions qui naissent dans les forêts profondes et magiques.
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